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Old May 1st, 2011 #2
YOO-MEE
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Originally Posted by Freya von Asgard View Post
(...)nous ne pouvons considérer que cinq personnes pouvant, peu ou prou , être considérées comme des dirigeants fascistes : Bénito Mussolini , Adolf Hitler , Juan Péron, Jamal Abd-el-Nasser et Thomas Sankara .
L'avant-dernier est effectivement fort intéressant : rénovateur de l’Egypte et unique chef d’État arabe devenu le représentant et le guide politique et spirituel de tous les peuples arabes , Jamal Abd el Nasser , de par la nationalisation du canal de Suez montra son courage politique et déclencha la guerre de 1956. Ses adversaires ayant recouru à la force militaire mais aussi à la ruse et à la trahison, sa popularité fut et reste immense.

Mais venons-en au plus important : il fut le premier chef d’État en fonction à réfuter ouvertement le mensonge de l’extermination juive par l’Allemagne, en précisant, dans l’entretien que nous citons, que «durant la seconde guerre mondiale nos sympathies allaient aux Allemands».

- " …personne dans notre pays, pas même l’homme le plus simple, ne prend au sérieux le mensonge de 6 millions de Juifs assassinés» (texte original de l’entrevue en anglais : " No one, not even the simplest man in our country, takes seriously the lie about six million murdered Jews. " )*

Il faut clamer à la face du monde qu'après 1945 ,et plus particulièrement entre 1948 et 1952, des centaines de nazis trouvent refuge au Caire et à Damas. Beaucoup se convertirent à l’islam, voire à l’islam radical. Non seulement ces nazis jouirent de l’impunité la plus totale, mais souvent furent recherchés comme conseillers des dirigeants syriens et égyptiens. Embusqués aux frontières d’Israël, ils purent ainsi continuer leur combat contre les Juifs, formulant et diffusant une propagande anti-juive intense. Les observateurs étrangers notaient avec surprise la similitude entre caricatures de la presse arabe avec celles de la presse nazie d’avant guerre : cette similitude était due , naturellement, à l’influence culturelle des nazis qui étaient sur place :

- Alois Brunner (Ali Mohamed), l’un des adjoints d’Eichmann, mit en place un système d'interogatoire en Syrie
- Johann von Leers (Johann Omar Amin von Leers, 1902-1965), principal collaborateur de Goebbels, créa au Caire un Institut de Recherche sur le Sionisme.
- Leopold Gleim (an-Nasir), ancien chef de la Gestapo en Pologne, forma les cadres des services de sécurité égyptiens.
- Ludwig Heiden (al Hadj), ancien membre de l’Office central de sécurité du Reich, traduisit Mein Kampf en arabe.

Ils publièrent aussi de nouveaux traités racistes, en arabe, en allemand et en anglais : Talmudic Human Sacrifices (1962), The Danger of World Jewry for Islam (1963), Why I hate Israël (1964), Sexual Crimes of the Jews (1965). Von Leers a joué un rôle majeur dans la diffusion et le financement de thèses négationnistes dans le monde.

L’un des coups d’éclat des nazis du Caire fut de mettre en échec le pape dans son propre concile. En 1962, lors du Concile Vatican II, à l’initiative du cardinal allemand Bea, le pape Jean XXIII voulait purger la tradition chrétienne de textes anti-juifs. Mais peu avant l’ouverture du Concile, un ouvrage intitulé « Le complot contre l’Eglise », signé d’un énigmatique Maurice Pinay , parut simultanément en plusieurs langues et fut très largement diffusé dans les milieux chrétiens du monde entier. Selon l’historien Léon Poliakov, Gleim et Heiden se cachaient derrière le pseudonyme Maurice Pinay : « Ils avaient tiré de leur sac toutes les vieilles ficelles nazies : le cardinal Bea était juif, ses collègues occidentaux avaient été bernés ou corrompus, l’Église romaine était entachée de l’hérésie judaïque. Du Moyen-Orient à l’Amérique latine, nombre de prélats se laissèrent impressionner, et au Concile, les protestations et les amendements fusèrent. » Cet épisode révèle les moyens considérables dont disposait à l’époque la plate forme nazie du Caire.

*Entretien du Président Nasser, à Héliopolis, le 7 avril 1964, avec Gerhard Frey, directeur de la patriotique bavaroise Deutsche National-Zeitung (anciennement, avant 1964, « Deutsche Soldatenzeitung » ), publié dans le numéro du 1er mai 1964, sous le titre : « La guerre avec Israël est inévitable »