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Old August 23rd, 2013 #1
alex revision
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Default 24 août 1944 : Les fusillés du Grand-Bornand


“Au matin du samedi 19 août 1944, des miliciens savoyards incorporés dans la Franc-Garde, depuis l’ordre de mobilisation lancé par Joseph Darnand, quittent leur cantonnement annécien de La Commanderie par la route d’Albertville.

Dans la nuit, les chefs départementaux Yves Barbaroux et Jacques Chambaz ont rencontré les chefs de la Résistance : les francs-gardes se rendent avec les honneurs de la guerre, ils conservent leurs armes et seront traités en prisonniers de guerre.

A Saint-Jorioz, au milieu d’un grand rassemblement de maquisards (toute résistance étant alors impossible), les francs-gardes sont désarmés à l’exclusion des chefs qui conservent leur pistolet. Pressentant sans doute la suite des évènements, le franc-garde Lambotin se tire une balle dans la tête. Les captifs sont poussés dans des camions et sous bonne garde, par Faverges et Thônes, conduits au Grand-Bornand. Là, ils sont entassés jusqu’au grade de chef de dizaine, sous les combles de la salle paroissiale, les officiers, toujours en possession de leurs armes, étant conduits dans une pièce au 2ème étage du même bâtiment.

Après des sévices qu’il est inutile de retracer, c’est dans la salle de cinéma, au rez-de-chaussée, que commence au milieu de la matinée du mercredi 23 août la comparution des francs-gardes devant une cour martiale qui a fixé elle-même sa procédure et que préside un commandant FTP ayant pour assesseurs deux représentants de l’AS et deux autres FTP. Le procureur et le greffier sont eux aussi des résistants.

Enchaînés, gardés par les gendarmes, les miliciens sont appelés dix par dix et brièvement interrogés. Parfois, des résistants témoignent, puis le procureur requiert une peine… La mort en général. Pour donner à cette procédure une apparence de régularité, quatre avocats d’Annecy, commis d’office, tentent d’improviser une défense. (Ndlf: Pour cette parodie de justice, 75 cercueils avaient étés commandés d’avance, dès le 21 août par Jean Comet, le procureur de la république et organisateur de cette Cours martial!)

La Cour siège sans désemparer jusqu’au matin du jeudi 24 août. Après une ultime plaidoirie, l’arrêt est rendu. Soixante-seize condamnations à mort, vingt et un « acquittements » (qui vaudront, en fait à leurs bénéficiaires l’emprisonnement et la comparution devant une Cour de Justice au cours des mois suivants).

Il est huit heures lorsque les camions emmenant les condamnés quittent la salle paroissiale pour le hameau du Bouchet au lieu-dit La Peserettaz. Cinq par cinq les prisonniers vont vers les poteaux plantés à la lisière de la forêt. Ils refusent le bandeau et tombent sous la salve en clamant leur foi, en ce jeudi 24 août dédié à Saint-Barthélemy.

La plupart d’entre eux, chrétiens convaincus sont des paysans issus de la terre savoyarde. Pour d’autres cependant les motivations religieuses n’étaient pas primordiales. C’est ainsi que l’athéisme de Jacques de Holstein était connu de tous.

Le plus âgé avait combattu à Verdun, le plus jeune venait d’avoir seize ans.”


Dominique Venner, Histoire de la Collaboration


 
Old August 23rd, 2013 #2
alex revision
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Pour La Milice, justice !


Vincent REYNOUARD


Lucie Aubrac : une menteuse éhontée

Grande figure de la Résistance, Lucie Aubrac endoctrine aujourd’hui les jeunes. Elle leur ment de façon éhontée, par action ou par omission.

Pourquoi Lucie Aubrac n’a pas vu de réfugiés qui fuyaient le stalinisme

L. Aubrac justifie son engagement aux côtés des antifascistes en disant :

J’ai vu arriver les Italiens et les Polonais en France, puis une deuxième vague d’Italiens et d’Allemands qui fuyaient le fascisme et une troisième émigration avec les Républicains espagnols. J’ai toujours été révoltée par l’injustice, par le fait que des gens n’avaient pas le droit d’exister[1].

On lui répondra que si, durant cette période, elle n’a pas vu de réfugiés fuyant le stalinisme, c’est parce qu’en Russie — à la différence de l’Allemagne nationale-socialiste, de l’Italie fasciste ou de l’Espagne franquiste — fuir était quasiment impossible. Pour ceux que le « petit père des peuples » considérait comme des ennemis, c’était la déportation en Sibérie ou la mort ; les millions d’Ukrainiens victimes de la famine organisée en 1932-1933 peuvent en témoigner. Eux n’avaient pas le droit de vivre et ils n’ont pas pu se réfugier en France !

L. Aubrac « oublie » que c’est la France qui a déclaré la guerre au Reich

Ailleurs, L. Aubrac à l’impudence de déclarer qu’elle refusait l’occupation de la France « par une armée nazie […] qu’on n’avait pas du tout invitée »[2]. De qui se moque-t-elle ? N’est-ce pas la France qui, à la remorque de l’Angleterre :

- a déclaré la guerre au Reich le 3 septembre 1939[3] ?

- a laissé saboter l’ultime offre de médiation italienne 48 heures plus tard, une médiation qui aurait pu sauver la paix si l’Angleterre l’avait bien voulu ?

- a repoussé avec mépris les offres de paix allemandes du 6 octobre 1939[4] ?

Georges de la Fouchardière (alias Jean Chatel) a donc eu raison d’écrire après la défaite de 1940 que les soldats allemands étaient « nos invités » :
Mais oui, nos invités.

Nos grands chefs politiques ont convié les Allemands à venir en France, par cette sorte de défi qui, en langue vulgaire, s’exprime ainsi : « Chiche ! ». Par leur incoercible bêtise, ils ont tout fait pour qu’ils viennent […].

Puis, chefs civils et militaires se sont repliés dans une région où ils peuvent encore un peu crâner.

Et ils nous ont laissé recevoir leurs invités[5].

Deux mensonges de L. Aubrac


L. Aubrac profite donc de l’ignorance des jeunes pour proférer les contrevérités les plus évidentes. Son livre La Résistance expliquée à mes petits-enfants est d’ailleurs rempli de mensonges (sans compter les simples erreurs[6]). Trois exemples suffiront.

Sur les 99 pendus de Tulle


A page 24, elle déclare sans plus de précision :

La BBC nous informait aussi sur ce qui se passait en France. C’est elle qui nous apprenait […] que les nazis avaient pendu quatre-vingt-dix-neuf habitants de Tulle.

Ainsi laisse-t-elle accroire aux néophytes que les Allemands auraient pendu ces gens comme ça, sans raison valable. Or, on sait que ces pendaisons ont été décidées en représailles, suite à l’atroce massacre, par les maquisards de la région, d’un nombre encore aujourd’hui indéterminé de soldats de la Wehrmacht qui s’étaient rendus après une courte bataille[7].

Sur la vie sous l’Occupation


Plus éhonté encore mais dans le même registre, quatorze pages plus loin, un de ses petits-enfants lui dit : « Il y a tout de même beaucoup de Français qui ont vécu tranquillement pendant ces quatre ans. Il y a des villages où on n’a jamais vu un soldat allemand » (Ibid., pp. 38-39). Si L. Aubrac avait été honnête, elle aurait dû confirmer, car cette affirmation est incontestablement vraie ; pendant l’occupation, les Allemands n’étaient pas partout, loin de là.

Mais voici son commentaire en guise de réponse :

C’était vrai pour Oradour-sur-Glane, jusqu’au 10 juin 1944. Ce jour-là, une colonne allemande est venue, a brûlé les maisons, tué tous les hommes et incendié l’église dans laquelle ils avaient enfermé toutes les femmes et tous les enfants […]. C’est cela la barbarie imprévisible d’une soldatesque [Ibid., p. 39].

Je ne m’étendrai pas sur le caractère mensonger de la thèse officielle concernant Oradour ; une thèse que, sans surprise, l’ancienne Résistante reprend à son compte. Je note simplement que L. Aubrac ne veut rien dire de positif sur l’occupation ; même pas que, dans certaines régions, des gens ont pu vivre tranquillement. C’est déjà trop pour elle. Alors, elle cite un cas particulier — et mensonger — pour laisser croire que durant l’occupation, les Allemands arrivaient soudainement dans les coins les plus tranquilles et massacraient tout le monde, donc que toute la France aurait vécu en état de terreur permanente.

L. Aubrac ment sur la Milice

Une concordance de dates due au hasard


Mais le plus révoltant concerne la Milice, qu’elle qualifie d’ « horrible Milice » (p. 30). Elle explique :

[Pétain] décrète sa création le 30 janvier 1943, pour le dixième anniversaire de l’arrivée de Hitler au pouvoir. Elle est composée de Français bien payés, armés, qui vont se conduire aussi sauvagement que la gestapo. Ils sont souvent plus terribles qu’elle, volent et tuent en toute impunité. De juin 1943 à juin 1944, il n’est pas de jour qui ne soit marqué par des incendies, des tortures, des exécutions sommaires [Ibid., pp. 30-31].

Je passe rapidement sur le lien totalement illégitime que L. Aubrac établit entre le dixième anniversaire de l’arrivée au pouvoir de Hitler et la création de la Milice. Il n’y a là rien de plus qu’une concordance de date due au hasard des circonstances. Dans son discours inaugural du 30 janvier 1943, le chef de la Milice, Jospeh Darnand, n’a d’ailleurs fait aucune allusion à l’arrivée au pouvoir de Hitler. Or, si vraiment le choix de la date de création avait été volontaire pour établir un lien, gageons qu’il l’aurait souligné.

La vérité sur les « vols » de la Milice


Quant à prétendre que les Miliciens auraient « volé », la vérité est celle-ci : dans le cadre de sa mission de maintien de l’ordre et d’action sociale envers les plus démunis, la Milice combattit le marché noir . Le 30 janvier 1943, J. Darnand déclara :

Mais surtout, la Milice réprimera les actions frauduleuses du marché noir.

Elle n’hésitera pas, pour peu que le gouvernement lui laisse certaines initiatives, à frapper avec discernement les malfaiteurs que leur adresse ou leur ruse, jointes à certaines complaisances, mettent souvent à l’abri
[8].

Ayant reçu l’autorisation demandée, la Milice agit. Mais elle ne se contenta pas d’appréhender certains « gros requins du marché noir ». Lorsque l’un d’entre eux était arrêté, elle saisissait les stocks destinés à la revente illégale et les distribuait gratuitement dans les quartiers populaires afin d’aider les plus démunis[9]. En guise de preuves, voici quelques brèves glanées dans l’hebdomadaire Combats que publiait la Milice (mois de mai 1943) :

Aude. Le 5 mai [1943] à la suite d’une filature qui durait depuis plusieurs jours, les francs-gardes ont arrêté deux individus chargeant 200 kg de sucre dans une voiture.

Ce stock a été saisi et distribué à des familles nécessiteuses de prisonniers et de travailleurs en Allemagne [Voy. Combats, 22 mai 1943, p. 2.].

Isère. […] le 6 mai, des francs-gardes pénètrent dans une blanchisserie où ils découvrirent deux vaches fraîchement abattues. Peu de temps après, ils arrêtèrent le boucher qui venait prendre livraison de la viande. Les 390 kg de viande ainsi saisis furent distribués aux familles nombreuses [Id.].

Vaucluse. Le 6 mai, un chef et quelques francs-gardes cueillirent une camionnette transportant 500 kg de sucre. Amené à la permanence milicienne, le chauffeur dénonçait rapidement six de ses complices.

La camionnette conduite par les francs-gardes fit le tour des quartiers populaires où son chargement fut distribué à des ménagères stupéfaites. L’affaire fit grand bruit dans la ville et le lendemain la Milice fut obligée de dégager l’accès à sa permanence assaillie par un millier de clients qui attendaient une nouvelle distribution [Id.].

Grenoble : Le 12 mai, une équipe spéciale de la Franc-Garde découvre et saisit, dans le garage d’un transporteur, d’énormes quantités de viande, de vin et d’eau-de-vie. Le 13, plus de 100 kg de viande transportés clandestinement dans une remorque viennent s’ajouter à la prise précédente. Le 15, la viande est distribuée aux familles nombreuses et nécessiteuses. Le 16, les ouvriers travailleurs de force reçoivent par nos soins deux litres de vin supplémentaires et l’eau-de-vie est remise à la Régie. En résumé, du 23 avril au 15 mai, 1 181 familles furent soulagées par nos différentes distributions [Voy. Combats, 29 mai 1943, p. 2.].
Naturellement, après la « Libération », il fut aisé de présenter les trafiquants comme des « Résistants » et les saisies comme des vols.

La vérité sur les « assassinats » de la Milice

Une précision capitale


J’en viens maintenant aux assassinats « en toute impunité » dont la Milice se serait rendue coupable.

Relevons tout d’abord une précision qui, quoi que matériellement fausse, se révèle capitale. L. Aubrac écrit (je souligne) : « De juin 1943 à juin 1944, il n’est pas de jour qui ne soit marqué par… » Si, vraiment, la Milice avait été créée pour faire régner la terreur, ces (prétendus) meurtres auraient dû commencer dès février 1943. Pourquoi, alors, fallut-il attendre plusieurs mois (en vérité, un an et non pas cinq mois) ?

La Résistance frappe la première


La raison est simple. Parce qu’au départ, la Milice n’avait pas été créée pour exercer des représailles, mais pour soutenir la Révolution nationale. Elle n’avait d’ailleurs quasiment pas d’armes. Toutefois, ayant su démontrer son efficacité sur le terrain de l’action et de la propagande, la Résistance la prit pour cible. Après quelques attentats matériels sans grandes conséquences, les premiers assassinats (ou tentatives d’assassinat) survinrent. Le 24 avril 1943, un des chefs de la Milice, le jeune Paul de Gassowski, tomba atteint de huit balles de pistolet-mitrailleur[10]).

Il laissait une femme enceinte de plusieurs mois. Quelques jours plus tard, à Tarbes, le milicien Gaeger reçut une balle dans la cuisse. Puis ce fut au tour d’Ayral, à Montauban, d’essuyer l’attaque d’un individu qui déchargea sur lui son revolver[11]. Dans Combats, Pierre Cance prévint :

Il y a quelques mois, nous sommes partis avec un chef, avec une idée. Il y a du sang sur notre route. Mais nous avons plutôt la vocation du soldat que du martyr [Id.].

Dès le lendemain, à Montauban, le milicien Leplat échappa de justesse à une tentative d’assassinat ; deux balles déchirèrent ses vêtements[12]. Le 20 mai, un camarade de Saint-Meard-de-Durçon, cultivateur de son état, fut agressé chez lui ; il parvint toutefois à tuer l’un de ses agresseurs et à mettre en fuite l’autre[13]. Mais, le 29 mai, le chef régional de la propagande des Bouches-du-Rhône, le docteur Bouysson, fut assassiné à Marseille. Et le 5 juin, toujours à Marseille, le milicien Laugier tomba grièvement blessé[14].

Les attentats redoublent


Par la suite, les attentats redoublèrent. Début juin, dans le seul département de l’Isère, on en compta dix en une semaine, sept bombes mises devant ou dans des maisons de miliciens et trois agressions à main armée[15]. Le 25 juin 1943, à Grenoble, un jeune milicien de 17 ans, Henri Burgat, tomba sous les balles de deux individus qui étaient venus lui remettre une fausse convocation pour le STO[16]. Neuf jours plus tard, à Lyon, un jeune homme de 21 ans, Gulbal, périt dans un attentat ; il n’était plus milicien, mais ses meurtriers semblaient l’ignorer[17]. Le 14 août, Costes de Toulouse fut abattu[18]. Le 26, le chef de la Milice en Isère, Pierre Leyssieux, fut à son tour victime d’un attentat et grièvement blessé ; trois balles l’atteignirent au ventre, les autres lui sectionnèrent les doigts de la main droite[19]. Le lendemain, un juif de 20 ans blessa mortellement un camarade de Toulouse, Louis Mas ; celui-ci succomba à ses blessures le 6 septembre[20]. Deux jours plus tard, le 29 août, deux Francs-Gardes, Lencou et Lacroix furent abattus[21].

Début septembre, un milicien de Mâcon, Gremet, qui se rendait à la messe, échappa de justesse à une tentative d’assassinat[22]. Mais le 17 septembre, à Valréas, Norbert Borrelly, père de sept enfants, fut tué de six balles dans le ventre alors qu’il allait, comme tous les matins, acheter son journal[23]. Cinq jours plus tard, un retraité milicien de La Ciotat, Wareibe, tomba atteint de plusieurs balles tirées à bout portant par trois individus[24].

Au départ, la Milice ne répond pas aux attentats


Jusqu’à présent, la Milice, passablement désarmée, était restée absolument sans réagir. De plus, J. Darnand était formel et répétait :

Nous n’avons pas le droit, nous, de sortir de la légalité, sur ce terrain. Les méthodes lâches du terrorisme ne sont pas dignes des combattants en uniformes que nous sommes[25].

Les assassins s’enhardissent


Si bien que les assassins s’enhardirent. A partir de ce moment, les meurtres furent si réguliers que Combats créa une rubrique spéciale intitulée : « La Milice en deuil ».

Dans la seule journée du 5 octobre, deux miliciens, Jules Petit et Berthelot, furent assassinés[26]. Puis, dans une même semaine, ce fut au tour de Georges Guez, abattu à bout portant alors qu’il était assis à la terrasse d’un café en compagnie de son épouse et de son père (lequel fut grièvement blessé en tentant de porter secours à son fils) ; de Mlle Claire Fillou, 19 ans, mortellement blessée d’une balle au poumon par des individus qui visaient son père et l’atteignirent gravement ; de Georges Giraud, assassiné alors qu’il collectait de la laine pour une œuvre de bienfaisance[27] ; d’Henri Maître, fauché par une rafale de mitraillette alors qu’il était dans la cour de sa ferme[28] et de Valeyre, criblé de balles dans le dos alors qu’il se rendait à la garde des voies ferrées ; tout comme P. de Gassowski, il laissait une jeune épouse enceinte[29].

La Résistance tue des gradés de la Milice


Le 27 octobre, un chef des troisième et quatrième services départementaux de la Milice, Pierre Cornier, fut retrouvé abattu d’une rafale de mitraillette alors qu’il regagnait son logement ; âgé de 28 ans et titulaire de la Croix de guerre, il était père d’un enfant de 4 ans[30]. Le lendemain, un chef du troisième Service départemental de la Milice, Georges Gras, 40 ans et père de trois enfants, fut assassiné par trois individus qui étaient entrés chez lui prétextant une demande de consultation[31]. Le 2 novembre, le chef de la première Centaine de la Haute-Garonne, Berger, fut tué par l’explosion d’une bombe[32].

Joseph Darnand annonce l’éventualité de représailles


C’en était trop. Pour la première fois, J. Darnand annonça, en termes certes voilés, l’éventualité de représailles. Dans un article paru en première page de Combats sous le titre : « Alerte Miliciens », il écrivit :

Depuis plusieurs mois, les terroristes de zone sud s’acharnent contre nous. Jusqu’ici, la lutte était inégale : nous étions matériellement hors d’état de riposter, ou même de nous défendre. Aussi, chaque jour nous apportait-il la nouvelle d’un attentat contre une de nos permanences, ou l’assassinat d’un de nos militants. Demain, les assassins frapperont sans doute encore, mais les Miliciens auront les moyens de résister. Nous avons déjà vengé nos morts [allusion aux quelques agresseurs tués par des miliciens armés]. A l’avenir, nos vengeances seront plus fortes et plus dures [Voy. Combats, 6 novembre 1943, p. 2].

Mais les bandes d’assassins ne cessent pas


J. Darnand disait vrai : les terroristes ne reculèrent pas. Le 15 novembre au petit matin, un milicien de 74 ans, le général Philippon, fut tué à bout portant et dans le dos par un jeune cycliste d’environ 18 ans[33]. Dans la même semaine, deux autres miliciens furent mortellement blessés (Ibid., p. 2). La semaine suivante, ce fut au tour du chef régional Jacquemain, père de huit enfants (trois balles dans la tête, deux dans le corps), de son camarade Frank (cinq balles dans la tête) et des deux frères Georges et Marcel Lacote (abattus ensemble d’une rafale de mitraillette)[34]. Le 24 novembre, un hôtelier de l’Ain devenu depuis peu milicien, Camille Barberet, fut criblé de balles devant son établissement par un commando composé d’une vingtaine d’hommes ; peu après, un camarade de 28 ans, marié et père d’un enfant de neuf mois, fut abattu à Poligny dans le Jura[35].

100 attentats à la bombe, 33 miliciens tués, 165 blessés. J. Darnand annonce que la Milice effectuera désormais des représailles


A cette date, la Milice avait essuyé plus de 100 attentats à la bombe contres des permanences et des maisons particulières ; 33 miliciens avaient été tués et 165 autres blessés[36].

Le 28 novembre, J. Darnand prit la parole à Nice. Pour la première fois, il annonça que la Milice avait déjà opéré des représailles et qu’elle allait s’armer largement pour riposter :

J’ai décidé de faire payer à nos agresseurs et à leurs complices leurs forfaits.
Ils ont déjà payé. On prétend que nous allons trop fort, pourtant je répète : « Désormais, nos représailles seront plus fortes et plus rudes ».

A l’intimidation, il faut répondre par une répression impitoyable. Notre décision est prise […].
Notre calme a pu surprendre, notre résignation passer pour de la peur. Nous nous sommes préparés.
Tous nos efforts, depuis cinq mois, ont consisté à nous fournir l’armement indispensable à notre sécurité et à notre bataille.

[…] aujourd’hui, je vous apporte les moyens que vous réclamez. D’autres vont suivre.
Ces armes ont déjà servi. Jacquemin et Franc, nos derniers martyrs, ont été vengés. Les représailles sont arrivées, et nos adversaires sont prévenus.

Je méprise ceux qui, se faisant l’écho de Londres et d’Alger, nous accuseront de pousser à la guerre civile. On n’encourage pas à la guerre civile quand on abat des êtres malfaisants, quand on protège les vies des Français et le patrimoine national
[Voy. Combats, 4 décembre 1943, p. 1.]

A partir de ce moment, la Milice commença à exercer des représailles ciblées mais sans pitié[37]. Interrogé début janvier 1944 par Je Suis Partout, J. Darnand, lança :

[…] le temps de l’indulgence est passé. La Milice française a supporté pendant cinq mois [à partir de mai 1943] les coups des assassins, sans riposter. La terreur s’est accrue, a touché tous les milieux politiques, toutes les professions, toutes les personnalités, même celles qui se croyaient garanties des mitraillettes amies.

Nous nous sommes organisés pour la lutte, nous avons étendu notre réseau de renseignement, nous nous sommes armés, et vous le savez, notre réplique a été brutale. Nous poursuivrons sans faiblesse nos justes représailles. Je répète ce que j’ai déjà affirmé : « la vie humaine est trop précieuse pour qu’on puisse la sacrifier sans examen ». Mais que nos adversaires sachent, et ils le savent bien, qu’aucun de leur crime ne restera impuni, que nous frapperons et les assassins et les complices.
On ne compose pas avec les hors-la-loi. On ne discute pas avec les professionnels du crime […].

Pourtant — qu’on me comprenne bien — je n’ai pas l’intention d’encourager des représailles individuelles, de livrer l’exercice de la justice aux citoyens. Ces méthodes nous conduiraient au désordre et à la guerre civile. Les représailles doivent être ordonnées par une autorité supérieure
[Voy. Je Suis Partout, 7 janvier 1944, p. 1].

C’est ainsi que, petit à petit, les compagnons de J. Darnand en vinrent à participer, l’arme au poing et parfois aux côtés des Allemands, à la lutte contre la Résistance.

Conclusion


Ce long rappel démontre que la Milice n’avait pas été créée pour tuer. Au départ, elle devait uniquement soutenir la Révolution nationale par une action sociale sur le terrain. Si, par la suite, elle a versé du sang, ce fut pour répondre aux frappes de la Résistance. Peu après l’assassinat de P. de Gassowski, P. Cance avait lancé aux gens d’en face : « Vous avez tiré les premiers »[38]. C’est incontestablement vrai.

Aujourd’hui, toutefois, L. Aubrac cache cette vérité. Sachant que les jeunes n’iront jamais consulter la collection de Combats et qu’aucun ancien milicien ne sera jamais invité pour lui répondre, elle réécrit l’histoire à sa façon en n’éclairant que la moitié de la scène ; elle occulte les dizaines d’attentats commis contre la Milice, elle occulte les 33 miliciens assassinés et les 165 blessés sans que l’organisation de J. Darnand ne réagisse. Avec une impudence éhontée, elle commence l’histoire à partir du moment où la Milice a exercé des représailles ; ce qui lui permet de dépeindre ses membres comme des assassins, des voleurs et des bourreaux.

L. Aubrac n’est donc rien d’autre qu’une vulgaire menteuse à qui on laisse le champ libre pour falsifier l’Histoire.


[1] Voy. Le Perche, 7 mars 2002, p. 44.
[2] Voy. Le Perche, 21 février 2002, p. 6.
[3] Voy. Le Livre Jaune Français (Imprimerie Nationale, 1939), pp. 412-414, pièces n° 367 et 368. L’ambassadeur français à Berlin, Georges Coulondre, a signifié au ministre des Affaires étrangère allemand, Joachim von Ribbentrop, que « l’état de guerre » existait entre les deux pays. Dans son ouvrage déjà cité La Résistance expliquée à mes petits-enfants, L. Aubrac écrit tout de même : « Je dois vous rappeler que le 3 septembre 1939, la France et l’Angleterre ont déclaré la guerre à Hitler […] » (p. 9)
[4] Voy. Quand les démocraties repoussaient les offres de paix d’Adolf Hitler (éd. du VHO).
[5] Cité par Paul Allard dans La guerre du mensonge (Les Éditions de France, Paris, 1940), pp. 262-263.
[6] A la page 10, par exemple, l’auteur prétend que la France et l’Angleterre ont déclaré la guerre au Reich parce que Hitler « avait, en envahissant la Pologne, rompu le pacte qu’il avait signé à Munich ». C’est absurde, car le pacte de Munich du 29 septembre 1938 concernait la Tchécoslovaquie, pas la Pologne (pour le texte intégral du pacte, voy. La Documentation catholique, t. XXXIX, col. 1385). Il était d’ailleurs devenu sans effet après le dépècement total de la Tchécoslovaquie en 1939.
[7] Voy. V. Reynouard, Le massacre d’Oradour. Un demi-siècle de mis en scène (éd. du VHO, 1997), pp. 429-431. Notons que, sur son site, l’association « Europe de la mémoire » évoque bien la bataille, mais omet soigneusement de parler du massacre qui suivit. Sous le titre : « Les Pendus de Tulle », on lit : « Le débarquement des armées alliées le 6 juin 1944 en Normandie a déclenché sur le territoire national un immense espoir et les différents groupes organisés appartenant aux forces de la Résistance ont manifesté des réactions diverses qui ne sont pas restées sans conséquences. En Corrèze, la nouvelle du débarquement a semble-t-il été connue le jour même du 6 juin et dès le 7 juin 1944 les forces de la Résistance appartenant aux F.T.P. (Francs Tireurs et Partisans, proches des organisations communistes) ont pris la décision d'attaquer la garnison allemande de Tulle. Après combat et pertes de part et d'autre (notamment 17 gardes-voies fusillés), les groupes allemands sont, sinon maîtrisés, du moins assiégés et retranchés dans la manufacture d'armes. A la nuit tombante, sans doute alertée par l'occupant, l'avant-garde de la division "Das Reich" arrive sur Tulle et délivre la garnison. Le lendemain 8 juin, plusieurs véhicules lourds ainsi que des chars de combat entrent en ville et se rendent maître de la situation. D'autant que semble-t-il toute résistance a disparu. Constatant les pertes (tués ou blessés) allemandes, la colonne S.S. dès 6 heures du matin, rafle tous les hommes jeunes qu'elle prend en otages. Cinq, six ou sept cents personnes se retrouvent ainsi tout au long de la journée prisonnières et détenues dans la cour de la manufacture d'armes. Le lendemain 9 juin 1944, après de longues négociations entre les autorités allemandes et les autorités civiles et religieuses (dans le but de réduire le nombre des otages), 99 hommes sont pendus aux balcons du quartier de Souilhac et 311 sont déportés. »
[8] Voy. le « Discours prononcé par le chef Darnand à Vichy, le 30 janvier 1943 devant le Chef du Gouvernement », deuxième page.
[9] Voy. Pour la Milice, Justice !…, préface du général Lavigne-Delville (éd. Etheel, Paris, sans date [1956]), p. 38.
[10] Voy. Combats, 8 mai 1943, pp. 1 et 2.
[11] Voy. Combats, 15 mai 1943, p. 2.
[12] Voy. Combats, 22 mai 1943, p. 2.
[13] Voy. Combats, 5 juin 1943, p. 2.
[14] Voy. La Gerbe, 3 juin 1943, p. 2 (on y parle du docteur Buisson) ; Combats, 5 juin 1943, p. 1 et 4 septembre 1943, p. 1.
[15] Voy. Combats, 12 juin 1943, p. 2.
[16] Voy. Combats, 3 juillet 1943, p. 1 et 4 septembre 1943, p. 1.
[17] Voy. Combats, 4 septembre 1943, p. 2.
[18] Voy. Combats, 4 septembre 1943, p. 1.
[19] Voy. Combats, 28 août 1943, p. 1 et 4 septembre 1943, p 1. Resté plusieurs jours entre la vie et la mort, P. Leyssieux s’en sortira tout de même, mais avec une invalidité partielle permanente de 50 %. Dans une lettre écrite sur son lit d’hôpital, il déclarera : « Ils me trouveront donc encore en face d’eux, moins fort physiquement, bien sûr, mais moralement davantage décidé s’il se peut » (voy. Combats, 4 décembre 1943, p. 2).
[20] Voy. Combats, 4 septembre 1943, pp. 1 et 2 et 11 septembre 1943, p. 2
[21] Voy. Combats, 4 septembre 1943, p. 1. Dans cette édition, Lacroix était répertorié parmi les blessés. Mais avait succombé à ses blessures le 2 septembre (voy. Combats, 11 septembre, p. 1).
[22] Voy. Combats, 25 septembre 1943, p. 2.
[23] Voy. Combats, 25 septembre 1943, p. 2.
[24] Voy. Combats, 2 octobre 1943, p. 2.
[25] Voy. Pour la Milice. Justice !…, op. cit., p. 40.
[26] Voy. Combats, 9 octobre 1943, p. 2.
[27] Voy. Combats, 16 octobre 1943, p. 2.
[28] Voy. Combats, 30 octobre 1943, p. 2.
[29] Voy. Combats, 16 octobre 1943, p. 2.
[30] Voy. Combats, 13 novembre 1943, p. 2.
[31] Voy. Combats, 6 novembre 1943, p. 2.
[32] Voy. Combats, 13 novembre 1943, p. 2.
[33] Voy. Combats, 20 novembre 1943, pp. 1 et 2.
[34] Voy. Combats, 27 novembre 1943, p. 2.
[35] Voy. Combats, 4 décembre 1943, p. 2 et 18 décembre 1943, p. 2 (rectificatif concernant son état matrimonial).
[36] Voy. Combats, 4 décembre 1943, p. 1.
[37] Dans sa préface au livre Pour la Milice. Justice !…, le général Lavigne-Delville écrit (p. 7) qu’il fallut attendre le 73ème assassinat touchant la Milice pour que son chef donne l’autorisation à ses troupes de riposter. A mon avis, c’est une erreur, il faut lire « 33ème ».
[38] Voy. Combats, 8 mai 1943, p. 2.
 
Old August 23rd, 2014 #3
alex revision
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Dans son livre de Souvenirs, Maurice Bardèche, qui a lui-même perdu durant la guerre un homme de bien, son ami et beau-frère Robert Brasillach, revient sur quelques moments d’humanité survenus durant la guerre. Il évoque l’action de la franc-garde de Savoie et la mémoire des 76 miliciens assassinés par les communistes au Grand-Bornand, le 24 août 1944.

« Je cite ces intermittences de la haine parce que je les ai connues. D’autres, mieux renseignés que moi par leurs fonctions en savent probablement beaucoup d’autres exemples. En lisant l’histoire de l’Occupation, j’en ai rencontré d’autres sans trop de surprises.

Dans ma vie itinérante des derniers mois, je n’avais pas entendu parler des combats du plateau des Glières qu’on cite aujourd’hui comme un épisode glorieux de l’histoire de la Résistance. Je ne demande pas mieux que d’éprouver de l’admiration pour le courage et l’entêtement des jeunes officiers qui firent la folie de constituer en Savoie ce réduit inutile qui n’avait aucune chance d’échapper à une destruction tragique qui eut lieu en effet. Mais les circonstances furent étranges.

Le réduit des Glières était assiégé. Pour éviter un massacre, on avait obtenu des Allemands que le siège serait confié à un détachement de la Milice. Le maquis des Glières constitué au départ par une centaine d’hommes avait fini par être à la fin le refuge de plus de quatre cents réfractaires. Le ravitaillement était un problème : à la solution duquel le commandement de la Milice collabora à sa manière en fermant les yeux sur des promenades imprudentes de bovidés dans la direction du plateau. Lorsque la situation s’aggrava en février 1944, en raison de la pression des Allemands qui menaçaient d’intervenir, des pourparlers eurent lieu. Les responsables de la Milice étaient disposés à accorder des sauf-conduits aux combattants de « l’armée secrète » qui se déclaraient formation militaire. Mais il y avait parmi les arrivants les plus récents des pillards, des assassins, des truands auxquels la Milice refusait la protection que les lois de la guerre accordent aux combattants. L’officier qui commandait sur le plateau refusait d’abandonner au bras séculier les irréguliers qui s’étaient mis sous sa protection. Le responsable de la Milice refusait d’ouvrir un canton sans défense à l’invasion de colonnes infernales incontrôlées. Les pourparlers ne purent aboutir. Une unité alpine allemande mit tout le monde d’accord en prenant l’affaire en main. Le plateau fut nettoyé en quarante-huit heures par des professionnels. Quelques rescapés purent être recueillis par la Milice qui les fit prisonniers. Ce ne fut pas fini pour tout le monde. Car, parmi ces prisonniers, une douzaine servirent d’otages et furent fusillés à la suite de l’exécution ordonnée par de Gaulle, du colonel Christofini et des officiers qui commandaient la Légion tunisienne lorsqu’elle refusa de se rallier à la dissidence. Ces intermittences de la haine, presque toutes ignorées au moment où elles se produisirent, ne sont plus aujourd’hui que de rares oasis dans le désert du fanatisme. Je ne les rappelle que pour avoir la consolation de dire que les hommes ne sont pas toujours comme des épis qu’un vent mauvais courbe tous dans le même sens. Les responsables de la Milice qui participaient au siège du plateau de Glières furent plus tard condamnés et calomniés. Les francs-gardes de la Milice, incorporés sur l’ordre de Darnand, et portant la tenue militaire qui correspondait à leurs fonctions se rendirent sur parole aux chefs départementaux de ce qu’on appelait « la résistance » après l’entrée des Alliés à Paris le 19 août 1944. C’étaient des garçons de dix-sept à vingt ans. Ils étaient une centaine. On les enchaîna par groupes de dix et on les fit passer devant une cour martiale improvisée.

Soixante-seize furent condamnés à mort et fusillés sur-le-champ au lieu-dit Le Grand-Bornand. Il y avait parmi eux des familles entières, des frères, des parents. Le plus âgé avait combattu à Verdun. Le plus jeune venait d’avoir seize ans. Si les Souvenirs que j’écris servent à transmettre ce souvenir, ils n’auront pas été tout à fait inutiles ».


Le 19 août 1944, la centaine de francs-gardes permanents de la Milice française s’étaient en effet rendus à la « résistance ». Ils avaient négocié leur reddition la nuit précédente, contre la promesse d’être traités en prisonniers de guerre et que la vie sauve serait accordée à leurs familles ainsi qu’à eux-mêmes.


Emprisonnés et soumis à diverses tortures, les miliciens sont pourtant l’objet d’une parodie de procès organisée par des partisans communistes avec la participation des représentants des autres “tendances” de la “résistance”. Le “procès” débute alors que l’homme qui fait office de greffier, qui a rejoint la “résistance” quelques jours plus tôt, a déjà commandé 75 cercueils. Dans la nuit du 21 août, 75 miliciens sont condamnés à mort. Parmi les miliciens qui se sont rendus le 19, deux ont été abattus par les geôliers et un troisième s’est donné la mort. L’un des miliciens demande à être fusillé avec ses camarades. Les 21 autres sont relâchés mais n’échapperont pour la plupart pas à de nouvelles arrestations, tortures et condamnations, parfois à mort.


Deux jours après le procès, les miliciens sont conduits dans le bois de La Pèzerettaz, à quelques kilomètres du village du Grand-Bornand, où ils sont fusillés et où la plupart reposent aujourd’hui.


Tous affrontèrent bravement la mort. Comme le rappelait Maurice Bardèche, « le plus âgé avait combattu à Verdun. Le plus jeune venait d’avoir seize ans ».


Âgé de 16 ans et un mois, il n’avait jamais été ni milicien ni élève-milicien ; il était venu trouver refuge avec sa famille, menacée par les rouges, auprès de la milice. Il est mort fusillé avec ses deux frères, âgés de 17 et 19 ans.




Lettre écrite par Aristide Challamel à sa mère et datée du « 24 août 1944, an II de la Révolution nationale ». Ce héros nationaliste avait 23 ans.

Cette lettre est la dernière que je vous envoie car vous avez su ce qui s’est passé. La Milice s’est rendue honorablement et les conditions de notre reddition n’ont pas été respectées par le vainqueur.
Je viens de passer devant la cour martiale et je suis condamné à la peine capitale. La sentence est exécutable dans quelques jours. Je ne regrette rien car j’ai juré de donner ma vie pour mon pays que j’aime et pour lequel j’ai tout fait…
Je suis heureux de mourir car je ne pourrai pas vivre dans le monde qui s’instaure. Pendant ces cinq jours, j’ai subi toutes les vexations qu’il est possible d’imaginer.
J’ai senti cette haine qui nous entoure tous nous miliciens et il m’est impossible de concevoir mon pays dans un semblable état d’esprit.
L’avenir vous dira si j’ai eu raison…
Sachez que je meurs pour la France et pour elle seule, avec le sourire.


Lettre écrite par Jacques de Holstein à son fils Jean-Pierre le 23 août 1944. Jean-Pierre de Holstein s’est éteint cette année, en étant toujours demeuré fidèle à la mémoire de son père.

Mon petit Jean-Pierre,
Nous passons tout à l’heure en Cour martiale.
Nous avons été faits prisonniers le 18, après que l’assurance formelle nous ait été donnée que nous serions traités honorablement, que nous et nos familles aurions la vie sauve. Or aucun de ces engagements n’a été respecté. Quand tu seras grand, tu rechercheras MICHAL[1] qui a pu se tirer d’affaire… Il te racontera les jours que nous venons de passer.
Je ne sais pas encore le sort qui m’est réservé, mais je préfère être fusillé que d’être conservé à la disposition de la folie de la foule… Quant à moi je suis en règle avec ma conscience, je n’ai rien à me reprocher sinon de vous avoir entraîné, ta maman et toi dans cette terrible aventure. Je te demande de conserver mon souvenir au fond de ton cœur. Je te demande de ne pas oublier que j’avais envisagé toutes les conséquences que le fait d’être Milicien pouvait entraîner.
Dis-toi que ma conviction politique était puissamment étayée et rappelle-toi que ton père a sacrifié sa vie à maintenir publiquement son idéal nationaliste. Ce sera mon pauvre Jean-Pierre le seul héritage que tu tiendras de moi…
Je t’embrasse mon pauvre chéri, travaille, grandis et plus tard ne m’oublie pas.



[1] Le chef de trentaine de la Milice Jacques Michal eut l’occasion « de se tirer d’affaire », mais il refusa d’abandonner ses hommes et se présenta devant la cour martiale.
 
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